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World: Cinq problèmes alimentaires à surveiller

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Source: IRIN
Country: Ghana, Malawi, Mauritania, Mozambique, Niger, Nigeria, Senegal, World, Zimbabwe

JOHANNESBOURG, 19 février 2013 (IRIN) - Selon vous, quelles sont les raisons de la flambée du prix du maïs ? Si vous ne mentionnez pas les subventions sur les carburants, vous devriez lire cette liste des problèmes alimentaires émergents en Afrique.

Le temps est le maître du jeu : Les réserves mondiales de blé et de maïs restent limitées, ce qui rend les réserves alimentaires plus sensibles aux catastrophes climatiques, déclare Abdolreza Abbassian, secrétaire du Groupe intergouvernemental sur les céréales de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

« Les stocks restreints actuels de blé et de maïs suscitent l'inquiétude, car même de petits chocs peuvent créer la panique et la spéculation sur les marchés internationaux et contribuer à la volatilité des prix », a déclaré Gary Eilerts, directeur de programme du Réseau de systèmes d'alerte précoce contre la famine (FEWSNET).

Les réserves de maïs sont limitées à cause de la sécheresse de 2012 aux États-Unis, le plus grand exportateur mondial de maïs. La sécheresse en Russie en 2012 a également touché les réserves de blé mondiales. « Les prix vont rester élevés au cours des prochains mois et [sont] sensibles à l'évolution de la conjoncture économique mondiale », a déclaré M. Eilerts.

Au niveau régional, c'est l'Afrique australe, où le maïs est la céréale principale, qui dépend le plus des importations de maïs, affirme Liliana Balbi, chef d'équipe pour le Système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture (SMIAR). « Plusieurs pays dépendent des importations du principal producteur et exportateur de la région, l'Afrique du Sud, où les prix reflètent les tendances du marché international ainsi que l'évolution régionale de l'offre et de la demande ».

La cherté du maïs en Afrique du Sud dans la seconde moitié de 2012 a conduit à des prix élevés, notamment au Lesotho et au Swaziland. Mais « la hausse des courbes des prix du maïs dans d'autres pays comme le Malawi et le Mozambique reflète principalement les dynamiques nationales », a-t-elle déclaré.

« Les pays d'Afrique du Nord, qui dépendent fortement des importations de maïs pour l'industrie alimentaire, subissent aussi des coûts d'importation plus élevés. Cependant, la répercussion des prix aux consommateurs a été limitée par la mise en place de généreuses subventions alimentaires», a déclaré Mme Balbi.

En Afrique de l'Est, le Kenya et la Somalie dépendent surtout des marchés d'exportation régionaux tels que l'Ouganda et la Tanzanie, a expliqué Mme Balbi, ils ne sont donc pas soumis aux marchés internationaux.

Cela a également eu des conséquences sur les exportations de blé provenant des États-Unis, car une partie du blé a été réquisitionnée localement pour remplacer le maïs destiné à nourrir les animaux.

Bien qu'élevés, les prix mondiaux du blé et du maïs sont restés stables grâce à une augmentation des réserves des pays de l'hémisphère sud comme l'Argentine, le Brésil et l'Afrique du Sud, où les récoltes ont lieu dans la deuxième moitié de l'année.

L'émergence du Sud : L'avenir des prix des céréales n'est pas nécessairement sombre. « Je suis très optimiste concernant la reprise des grandes importations de blé originaire d'Inde, qui représentent environ 6,5 millions de tonnes, et des chargements record de maïs en provenance du Brésil de 22 millions de tonnes qui améliorent la situation mondiale de l'offre et la demande de céréales », a déclaré M. Abbassian.

« L'Inde et le Brésil ont joué un rôle assez important sur les marchés internationaux des produits de base en tant qu'exportateurs nets cette année. Il sera vraiment intéressant de suivre l'évolution de leur point d'exportation sur les marchés mondiaux des céréales », a déclaré M. Eilerts.

Selon le ministère de l'Agriculture américain (USDA), la baisse des réserves mondiales de blé est également compensée par des stocks plus volumineux en Iran, en Corée du Sud et en Ukraine.

L'abandon progressif des subventions sur les carburants : M. Eilerts a ajouté qu'il continuait à surveiller les pays qui abandonnaient les subventions sur les carburants comme le Malawi, le Nigéria et le Zimbabwe.

Au Malawi, les conséquences de l'abandon des subventions sur les carburants pour un mécanisme d'« ajustement automatique des prix du carburant », grâce auquel les prix reflètent automatiquement l'évolution des prix des carburants fossiles, se font déjà sentir, explique l'économiste Charles Jumbe du Centre pour la recherche et le développement agricole au Malawi.

Les commerçants privés de maïs, la céréale de base du pays, répercutent les coûts élevés jamais vus du carburant sur les consommateurs.

Il y a une pression mondiale considérable de la part des institutions financières et des organismes de développement sur les pays en voie de développement endettés pour que ces derniers abandonnent les subventions sur les carburants fossiles. Selon les Nations Unies, plus de 500 milliards de dollars américains de subventions sur les carburants fossiles sont attribués par les gouvernements chaque année. « Les subventions sur les carburants fossiles vident les fonds publics, aggravent le réchauffement climatique et entravent la compétitivité des énergies propres. En effet, les subventions sur les carburants fossiles sont à 500 pour cent supérieures aux subventions accordées aux énergies propres », ont déclaré les Nations Unies.

Le Cameroun, le Tchad, la Guinée et le Nigéria optent tous pour la réduction des subventions sur les carburants. Le Ghana subit une pression accrue de sa propre banque centrale pour abandonner ces subventions.

Malawi : Le prix du maïs au Malawi a augmenté de 20 pour cent en moyenne entre décembre 2012 et janvier 2013. Les prix sont 69 pour cent « supérieurs, en moyenne, à leurs niveaux respectifs en janvier 2012 », a déclaré M. Eilerts.

« Au Malawi, les prix du maïs, en termes nominaux, ont atteint de nouveaux sommets en janvier 2013 où ils étaient 25 pour cent supérieurs au record précédent de février 2009 », a déclaré Mme Balbi de la FAO.

L'augmentation des prix est due à un ensemble de facteurs. L'économie malawite a connu deux chocs majeurs en 2012, a rappelé M. Eilerts : une dévaluation initiale de 50 pour cent suivie d'une dépréciation de la monnaie malawite, le kwacha, et un déficit de production dans la région sud du pays. Ces éléments ont augmenté le coût des importations de carburant et d'engrais, entraînant la baisse du coût des produits de base locaux comme le maïs. [ http://www.irinnews.org/Report/94498/MALAWI-Urban-poor-hit-by-slew ]

Le kwacha, qui s'est déprécié de presque 100 pour cent par rapport au dollar américain fin 2012, a rendu le maïs malawite attrayant pour les acheteurs des pays voisins, la Tanzanie et le Mozambique, qui avaient eu de mauvaises récoltes. La demande élevée a provoqué une envolée du prix du maïs au Malawi, malgré un embargo sur l'exportation. (L'abandon des subventions sur les carburants par le pays a également eu un impact sur le prix du maïs.)

Les réglementations gouvernementales ont aidé à garder le maïs dans le pays, mais les tentatives de contrôle des prix ne fonctionnent pas, a déclaré l'économiste M. Jumbe : « En théorie, le gouvernement fixe les prix à la production, mais en pratique, les dynamiques de l'offre et de la demande jouent un rôle majeur ».

L'apport de maïs de l'Agence des réserves alimentaires du pays (NFRA) au Malawi ne « semble pas amortir les prix très élevés du maïs comme l'on pouvait s'y attendre », déclare-t-il.

Les pluies de la prochaine saison des récoltes, d'octobre 2013 à mai 2014, seront déterminantes pour remplir les réserves du pays. Néanmoins, les transferts de liquidités et une aide alimentaire ciblée du gouvernement, des Nations Unies et des partenaires aident à améliorer la situation.

Le riz au Sahel : les réserves mondiales de riz sont suffisantes et les prix dans les principaux pays exportateurs sont soit stables, soit en baisse, affirme M. Eilerts. Cela a aidé les marchés au Sahel, où le riz est consommé en plus grande quantité que dans le reste de l'Afrique. Les gouvernements, notamment au Niger et au Sénégal, accordent également des subventions sur les intrants agricoles pour stimuler la production de riz locale et autoriser des périodes pendant lesquelles les importations de riz sont exonérées des droits de douane, a-t-il ajouté.

« Cela étant dit, les prix du riz à l'importation ont progressivement augmenté en Mauritanie et au Ghana depuis 2011, du fait de la dépréciation continue de l'ouguiya mauritanien et du cédi ghanéen de juillet 2011 à décembre 2012. Certaines augmentations des prix de produits importés, comme le riz, ont été constatées en Mauritanie, également dues à l'augmentation constante des prix des carburants, ce qui rend le transport de denrées alimentaires coûteux ».

jk/rz-fc/amz

[FIN]


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