CS/10916 Conseil de sécurité 6919e séance – matin
Au cours d’un débat tenu ce matin sur le thème de la « coopération entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales aux fins du maintien de la paix et de la sécurité internationales », les membres du Conseil de sécurité se sont félicités du rôle que l’Union européenne joue à travers le monde, en partenariat avec les Nations Unies et d’autres organisations, pour préserver la paix et la sécurité mondiales. Au cours de cette séance de travail, le Conseil de sécurité a entendu une présentation de Mme Catherine Ashton, Haute-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Mme Ashton a présenté au Conseil quelques exemples de l’implication de l’Union européenne dans la préservation de la paix mondiale. Elle a notamment indiqué qu’en Somalie, l’opération navale européenne « Atalante » avait permis en 2012, de réduire de 97% le nombre d’actes de piraterie maritime commis par rapport à l’année précédente. Parlant de la situation au Mali, Mme Ashton a indiqué que l’Union européenne vient de fournir un appui financier de 50 millions d’euros à la mise en place de la logistique de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), créée par une résolution du Conseil de sécurité, afin de la rendre bientôt opérationnelle.
Abondant dans la même veine, la représentante du Luxembourg a rappelé que l’Union européenne avait déjà déboursé 400 millions d’euros de financement afin de soutenir la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM). Le représentant de la France a quant à lui annoncé le déploiement à partir de la mi-mars, de la mission de formation de l’Union européenne qui fournira un entrainement aux troupes africaines engagées dans la MISMA pour leur permettre de restaurer et maintenir la souveraineté territoriale du Mali.
Ces actions, jugées louables pour le maintien de la paix par de nombreuses délégations, ont fait dire au représentant du Maroc que l’Union européenne est un partenaire privilégié des Nations Unies, et un acteur majeur de la paix et de la sécurité à travers le monde. Ceci a été illustré par l’attribution du prix Nobel de la paix à l’Union européenne en 2012, a rappelé le représentant.
Au-delà des actions multiformes menées par l’Union européenne dans le cadre du maintien de la paix, le représentant de l’Azerbaïdjan a cependant souhaité qu’il y ait plus de cohérence dans la manière dont l’Union européenne déploie ses interventions, notamment en ce qui concerne le Mali. Les droits de l’homme ne doivent pas être utilisés comme un moyen de pression politique sur les autres partenaires de la communauté internationale, a quant à lui souligné le représentant de la Fédération de Russie en mentionnant l’intervention de l’Union européenne dans le différend opposant la Serbie au Kosovo. Appelant ensuite l’Union européenne à respecter l’esprit et la lettre du statut qui est celui de l’Union européenne vis-à-vis de l’Organisation des Nations Unies, il a invité l’Union européenne à ne pas se servir de ce statut pour agir de manière unilatérale en prenant des mesures contre certains États tiers. Le représentant du Togo a, quant à lui, estimé que les voix discordantes qui se font parfois entendre entre les membres de l’Union européenne sont parfois un frein à la coopération de l’Union européenne avec les Nations Unies.