02/03/2013 19:43 GMT
NOUAKCHOTT, 03 fév 2013 (AFP) - Un mouvement représentant les Arabes du nord du Mali a appelé dimanche ses militants et ses cadres à la "mobilisation générale" dans les camps de réfugiés en Mauritanie, afin de "gérer la crise que traversent les populations" originaire de ces régions.
Le Front islamique arabe de l'Azawad (FIAA) a dénoncé les "graves exactions, massacres dont sont victimes les populations civiles nomades (Arabes, Touareg et Peuls)", selon lui "perpétrées par l'armée malienne avec les seconds couteaux de ses milices, dans le sillage de l'avancée des troupes françaises".
Ces exactions "mettent des populations - femmes, enfants, vieillards - de nouveau sur le chemin de l'exil, cherchant refuge dans des camps de pays voisins", a-t-il ajouté dans un communiqué signé de son secrétaire général, Melainine Ould Bady, daté du camp de réfugiés de Mbera, en Mauritanie, près de la frontière malienne.
Des ONG ont porté ces derniers jours des accusations d'exactions et de violations des droits de l'Homme contre les parties en conflit au Mali, notamment contre les soldats maliens, accusations rejetées par les autorités de Bamako.
A Tombouctou, les boutiques de commerçants arabes accusés d'avoir sympathisés avec les groupes islamistes armés ont été pillées par une foule en colère, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Et la Mauritanie a reçu un nouvel afflux de réfugiés maliens ces dernières semaines.
Samedi, le président malien par intérim Dioncounda Traoré a promis qu'il n'y aurait "aucune exaction, aucun règlement de compte" et pas de "représailles" dans la reconquête du nord du Mali occupé par les groupes islamistes armés par les soldats français et maliens, et il a appelé au retour de ceux qui ont fui leurs maisons.
Revendiquant le titre de "dépositaire de la protection des intérêts vitaux communautaires des Arabes du nord du Mali", le FIAA lance un appel à ses "cadres militaires et civils" pour une "mobilisation générale, dans les camps les plus proches".
Il a aussi dénoncé la "vague de xénophobie fondée sur le délit de faciès frappant les communautés nomades du Nord" de la part des parlementaires et du gouvernement de transition.
Le FIAA était à l'origine un groupe de rebelles touareg, qui avait ensuite engagé des négociations avec les autorités de Bamako. Il affirme aujourd'hui défendre "le maintien de l'unité et de l'intégrité du Mali", mais demande un "cadre nouveau et réajusté" définissant le statut des communautés touareg, arabe et peul.
L'Azawad est le nom donné par les Arabes et Touareg au nord du Mali.
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