01/25/2013 07:04 GMT
Par Jenny VAUGHAN
ADDIS ABEBA, 25 jan 2013 (AFP) - L'intervention militaire engagée contre les islamistes qui contrôlent le nord du Mali, à laquelle doivent se joindre des troupes africaines en cours de déploiement, devrait dominer le Sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine (UA), dimanche et lundi à Addis Abeba.
"Il est certain que le Mali sera une préoccupation majeure", a affirmé Alex Vines, chercheur au groupe de réflexion britannique Chatham House, qui souligne la lenteur du déploiement des troupes ouest-africaines censées constituer l'épine dorsale de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma).
Le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé en décembre le déploiement de la Misma, chargée d'aider la faible armée malienne à reconquérir la moitié nord du pays, sous contrôle de groupes islamistes depuis avril 2012.
L'UA a admis l'urgence à déployer sur le terrain des troupes qui n'arrivent qu'au compte-gouttes, après que la France a dû intervenir en urgence, mi-janvier, à la demande des autorités maliennes, face à l'avancée des islamistes vers Bamako.
"Le but est de le faire, si je puis dire, pour hier, dès que nous le pouvons", a dit à la presse le commissaire adjoint à la Paix et la Sécurité El Ghassim Wane.
Plus de 2.300 soldats français sont déjà déployés au Mali et l'armée française est pour l'heure le seul contingent étranger engagé au combat au côté d'unités de l'armée malienne contre les groupes islamistes.
Selon Paris, des soldats africains, dont un millier sont arrivés à Bamako, ont commencé mercredi à se déployer vers l'intérieur du pays.
Addis Abeba accueillera le lendemain du sommet, le 29 janvier, une conférence des donateurs qui devront trouver les 340 millions d'euros destinés à financer non seulement la Misma mais aussi la formation et la restructuration des forces maliennes.
"Nous comptons bien sûr sur la conférence pour faire face à ses responsabilités afin de permettre le déploiement de la Misma et le renforcement des capacités de l'armée malienne", a déclaré M. Wane.
Outre les chefs d'Etat africains, devraient également y prendre part des représentant des pays de l'Union européenne et des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU.
Le sommet devrait également se pencher sur plusieurs autres conflits ou zones de tension sur le continent.
La présidente de la Commission de l'UA, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, élue lors du précédent sommet en juillet, lors d'un scrutin ayant tourné au psychodrame, a notamment évoqué cette semaine la "réémergence de conflits dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), en Guinée-Bissau et en République centrafricaine".
Plusieurs conflits en cours
Si les combats ont cessé dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC, les pourparlers à Kampala entre gouvernement et rebelles du M23 avancent péniblement et la rébellion continue d'étendre son emprise, ont accusé lundi des ONG locales.
A Bissau, les autorités ont annoncé lundi qu'il serait "impossible" d'organiser les élections générales prévues en mai 2013, pour clore la période de transition ouverte par le coup d'Etat d'avril 2012.
En Centrafrique, le ministère de la Défense a accusé mercredi la rébellion qui menaçait Bangui en décembre, de continuer les hostilités malgré un accord signé avec le gouvernement en janvier.
Le peu de progrès dans la résolution des différends entre Soudan et Soudan du Sud seront également au programme des discussions. Une rencontre entre leurs présidents respectifs, Omar el-Béchir et Salva Kiir, est prévue vendredi afin de relancer la mise en oeuvre d'accords signés en septembre sur la sécurité, le tracé de la frontière et la reprise de la production pétrolière.
"Ce sont des choses qui nécessitent des compromis au plus haut niveau politique, donc on peut espérer qu'une rencontre entre les deux présidents aidera la médiation de l'UA", a estimé Alex Vines.
Outre les dirigeants des 54 pays membres de l'UA, le secrétaire-général de l'ONU Ban Ki-moon est également attendu pour ce sommet de l'organisation panafricaine qui donnera le coup d'envoi des célébrations du 50e anniversaire de la création de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), ancêtre de l'UA.
Lors du sommet, le président en exercice de l'UA, le chef de l'Etat béninois Thomas Boni Yayi, devrait passer le flambeau au Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn.
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