Un bataillon de 500 soldats burkinabé sera mis à la disposition de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), a annoncé vendredi 18 janvier 2013 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale du Burkina, M. Yipèné Djibrill Bassolé.
Dans une déclaration à l’occasion de la session extraordinaire du Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO (CMS), ouverte le même jour, M. Bassolé a notamment souligné la nécessité de faire face à l’urgence qui est d’aider les forces armées du Mali à garantir la stabilité et la sécurité de l’Etat malien.
«Le Burkina Faso, en plus des dispositions militaires prises pour sécuriser sa frontière avec le nord du Mali, déploiera un bataillon de 500 hommes pour prendre part à la MISMA», a dit le ministre d’Etat burkinabé, ajoutant que son pays se tient également disponible pour apporter l’assistance nécessaire aux partenaires qui se sont engagés à soutenir les opérations militaires de sécurisation du Nord malien.
La CEDEAO «doit faire preuve de la plus grande fermeté pour éradiquer le terrorisme et la grande criminalité transfrontalière qui sont de nature à compromettre irrémédiablement la paix et le développement dans notre région», a-t-il souligné, plaidant cependant pour le maintien de l’option du dialogue en vue de renforcer les fondements de la démocratie, de la justice, de l’équité et de la bonne gouvernance.
A cet égard, le ministre d’Etat burkinabé a fait le point sur le mandat de médiateur pour la crise malienne confié par l’organisation sous-régionale au président Blaise Compaoré du Burkina Faso. Dans la mise en œuvre de ce mandat, le médiateur s’est fortement investi en vue d’obtenir le retour à l’ordre constitutionnel et de créer les conditions d’un dialogue fructueux entre les autorités maliennes et les groupes armés.
M. Bassolé a énuméré les résultats positifs obtenus tout au long du processus ainsi enclenché, notamment la réunion de concertation tenue du 2 au 4 décembre 2012 à Ouagadougou, au Burkina, entre une délégation du gouvernement malien, le groupe islamiste Ansar Eddine et le MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad), à l’issue de laquelle les trois parties se sont engagées pour une cessation définitive des hostilités.
Mais, a-t-il expliqué, les offensives militaires effectuées dans la deuxième semaine du mois de janvier 2013 ont perturbé le processus de dialogue politique en cours, les groupes armés qui ont décidé de reprendre les hostilités en s’associant aux extrémistes et aux terroristes ayant ainsi gravement violé l’engagement pris le 4 décembre 2012 à Ouagadougou avec le gouvernement de transition du Mali.