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Mali: «Des civils exposés aux armes et aux restes explosifs de guerre»

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Source: Handicap International
Country: Mali

L'intervention militaire, menée actuellement par les armées malienne et française pour reprendre le contrôle du Nord du Mali, entraine une évolution rapide des problématiques humanitaires. La situation nécessite que les civils puissent être protégés des combats – et du danger que représente l'utilisation des armes, entrées massivement dans le pays. L'accès des acteurs humanitaires aux populations déplacées doit être garanti le plus rapidement possible.

Des civils exposés aux armes et aux restes explosifs de guerre

Depuis maintenant un an, les combats qui ont divisé le Mali en deux ont entrainé une arrivée massive d'armes dans le pays. Ces dernières représentent un danger imminent pour les populations civiles, aujourd'hui régulièrement victimes de balles perdues, d'explosions de mines et d'autres engins explosifs abandonnées derrière eux par les combattants. Face à l'urgence de cette situation, Handicap International a décidé de reprendre dès mercredi 16 janvier ses opérations de sensibilisation au danger de ces armes auprès des populations. Pour Marc Vaernewyck, directeur du programme Mali de Handicap International, « il est crucial d'agir au plus vite, avant que les personnes aujourd'hui déplacées à l'intérieur du pays ne repartent chez elles et ne se trouvent confrontées, sur le chemin du retour aux danger des armes et engins explosifs. Toutes Dramatiquement conscientes de l'urgence de reprendre les actions de sensibilisation qu'elles conduisaient depuis le mois d'avril dernier, toutes nos équipes sont mobilisées.»

Selon Sylvie Bouko, spécialiste des questions liées à la réduction de la violence armée à Handicap International, la configuration du conflit malien est particulièrement dangereuse pour les populations : « Beaucoup d'armes sont entrées, notamment parce qu'elles étaient disponibles à proximité après la révolution libyenne. Les groupes de combattants en ont caché une partie, parfois simplement dans des jarres ou dans les rivières, ou bien les abandonnent en se déplaçant. Les affrontements en cours vont probablement renforcer ce phénomène et nous sommes inquiets de voir une augmentation significative de blessés parmi les populations civiles qui vont trouver ces armes dans les semaines et les mois à venir. »

Au-delà des armes légères, les mines et restes explosifs de guerre constituent également un risque majeur pour les populations. Depuis le début du conflit au début de l'année 2012, plus de 50 civils, dont 31 enfants, ont déjà été blessés par des mines ou des restes explosifs de guerre comme des grenades ou des obus non explosés. «Depuis le mois d'octobre, nous menons des actions de prévention au danger de ces armes. Nous formons des personnes capables de relayer nos messages de sécurité, au sein de leur communauté. Les règles de base sont : ‘ ne pas toucher un objet suspect, rester à distance de l'objet, marquer la zone potentiellement dangereuse et donner l'alerte'. Nous apprenons donc aux populations à repérer et à nous indiquer les engins dangereux. C'est indispensable à la fois pour des questions de sécurité des personnes, mais aussi afin de pouvoir sécuriser les zones où les populations retourneront s'installer et préparer un travail de dépollution que nous souhaitons entamer le plus rapidement possible.»

Evaluer les besoins et soutenir les populations

Il est difficile de connaître avec précision l'impact des combats menés actuellement dans le Nord du Mali. C'est pourquoi Handicap International met en place en ce moment même des opérations d'évaluation des besoins des personnes déplacées autour de la ville de Mopti. Pour Grégory Doucet, Responsable du programme Afrique de l'Ouest, « ces évaluations sont essentielles parce qu'elles vont nous permettre de déployer une réponse adaptée. Selon les besoins, nous effectuerons des distributions d'aide humanitaire et ferons le nécessaire pour que les personnes les plus fragiles soit protégées. »

La reprise des opérations, suspendues entre le 9 et le 15 janvier, doit permettre de soutenir les populations déplacées, mais, pour Grégory Doucet, cela ne suffit pas ; « Ce qui nous inquiète beaucoup, c'est la situation des personnes qui ne se trouvent pas parmi ces déplacés venus s'abriter dans la région de Mopti, comme celles qui sont restées plus au Nord, autour de Tombouctou notamment, parce qu'elles étaient trop faibles pour prendre la route. Dans ces zones, l'insécurité nous empêche pour l'instant de reprendre notre action humanitaire et la situation des personnes les plus vulnérables parmi ces populations est très préoccupante. ».

Près de 230 000 personnes déplacées

Aujourd'hui, près de 230 000 personnes sont déplacées à l'intérieur du pays. Elles ont fui leur lieu d'habitation pour aller se mettre en sécurité ailleurs et se retrouvent aujourd'hui privées de leurs moyens de subsistance. Elles doivent absolument pouvoir être soutenues par des opérations humanitaires jusqu'à leur retour chez elles.

Ces affrontements, s'ils devaient durer, risquent donc de provoquer de nouveaux déplacements de populations vers les pays voisins, comme le Burkina Faso et le Niger. Egalement présente dans ces deux pays, Handicap International, se prépare déjà à ce scénario afin de pouvoir répondre au plus vite à une situation de crise aggravée.


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