Lyon, le 21 janvier 2013 - Présente au Mali depuis 1996, Handicap International a déployé sa réponse à l’urgence en juin 2012 suite aux conflits. Elle renforce aujourd’hui son dispositif face à une crise qui s’intensifie de jour en jour, notamment en amplifiant ses actions de prévention des risques liés aux armes conventionnelles.
Un dispositif d’urgence amorcé en juin 2012
Le Mali connaît depuis un an une crise sans précédent, conséquence des troubles politiques dans le Nord du pays, occasionnant des déplacements de population à l’intérieur des frontières et dans toute la région. Depuis 8 mois, Handicap International déploie une réponse pluridisciplinaire pour répondre aux besoins des personnes qui se retrouvent privées de moyens de subsistance : sécurité alimentaire, appui à l’agriculture, nutrition, hygiène, distributions d’aides à la marche aux personnes handicapées, sensibilisations aux risques liés à la présence d’armes conventionnelles et de restes explosifs de guerre, actions de protection des personnes vulnérables s’inscrivent au cœur du dispositif.
Par exemple, de juin à la fin du mois de novembre 2012, l’association a distribué 2070 tonnes de nourriture à près de 20000 ménages ainsi que 115 800 tonnes de semences de riz et 63000 litres de gasoil dans les régions de Tombouctou notamment. Elle a mené des actions de prévention de la malnutrition auprès de plus de 9000 enfants de moins de 5 ans et de près de 1500 femmes enceintes et allaitantes. Elle a diffusé des messages de sécurité via des séances de prévention directe dès avril 2012 et des dépliants de sensibilisation dans les bus en partance de Mopti pour Gao et Tombouctou depuis le 3 décembre 2012.
Une réponse renforcée face à l’aggravation de la crise
Après une suspension d’une semaine de ses activités, suite à la reprise intensive des combats, pour préserver la sécurité des équipes, l’association a démarré leur redéploiement et se prépare à renforcer le dispositif en cours. « L’urgence est de reprendre au plus vite les distributions d’aide humanitaire et de renforcer le travail de prévention des risques liés aux restes explosifs de guerre, avant que les populations civiles déplacées ou réfugiées ne retournent dans des zones où les combats auront laissé leur lot d’engins non explosés. » comment Marc Vaernewyck, Directeur du programme Mali de Handicap International. « Ce travail de prévention est urgent et essentiel. L’année dernière, 52 personnes, dont 31 enfants, ont été blessées par des armes légères, des mines ou des restes explosifs de guerre, comme des grenades ou des obus non explosés par exemple » poursuit-il.
De plus, ces affrontements, s’ils devaient durer, risquent de provoquer de nouveaux déplacements de population vers les pays voisins, comme le Burkina Faso et le Niger. Handicap International, présente dans ces deux pays, se prépare dès à présent à ce scénario pour pouvoir répondre au plus vite à une situation de crise.
Handicap International intervient au Mali depuis 1996. Pour Marc Vaernewyck « Aujourd'hui plus que jamais, une coopération renforcée et des investissements pour l'amélioration dans la durée des conditions de vie de la population sont des conditions de réussite de la paix au Nord Mali. Depuis deux ans déjà, les conditions sécuritaires rendent difficile la mise en place les activités de développement au Sahel. Malgré ces difficultés, Handicap International a maintenu son engagement en matière de soutien au développement dans ce pays. »