01/18/2013 17:06 GMT
CITE DU VATICAN, 18 jan 2013 (AFP) - L'archevêque de Bamako, Mgr Jean Zerbo, a demandé vendredi l'ouverture immédiate de couloirs humanitaires pour permettre d’envoyer des aides aux populations privées de nourriture et de médicaments, a annoncé l'agence missionnaire du Vatican Fides.
Mgr Zerbo, qui est aussi président de Caritas Mali, a fait parvenir cet appel à l'agence du Vatican: "Une nouvelle période de souffrance a commencé pour la population du Mali, et nous accueillons avec joie toute aide afin d’aider le nombre croissant d’évacués et de réfugiés".
Ces populations, a-t-il dit, "ont besoin de nourriture, d’eau potable, de kits pour l’hygiène personnelle, de médicaments contre le paludisme et autres afin de faire face aux besoins de base alors que la situation s’aggrave". Le prélat malien a observé que le Mali est "à la saison froide et qu'il fait également humide, ce qui rend la situation humanitaire encore plus compliquée".
Caritas International estime approximativement à 400.000 le nombre des personnes ayant fui le nord du Mali et les zones de combat pour se réfugier dans le sud ou dans des pays limitrophes.
Selon l'Eglise malienne, la situation humanitaire déjà dramatique, s’est aggravée cette semaine après le début des combats. Des aides internationales sont nécessaires de manière urgente.
De son côté, l'archevêque d'Accra, Mgr Charles Palmer-Buckle, a rappelé "la coexistence très pacifique" qui prévalait encore récemment entre les chrétiens et les musulmans d'Afrique de l'Ouest et a attribué le changement depuis dix ans notamment au fait que "beaucoup de musulmans africains sont allés étudier en Arabie Saoudite, en Egypte, au Koweit, au Libye et en Iran".
Interrogé sur Radio vatican le prélat ghanéen a critiqué la France: "je voudrais demander: quel est l'objectif réel de l'implication militaire française? Est-ce une recolonisation?"
"Hélas la France s'était impliquée aussi dans la situation en Côte d'Ivoire et nous en avons vu les résultats: c'est un pays qui n'a pas la paix et ne l'aura pas pour les 25 prochaines années", a-t-il estimé, faisant référence aux différentes interventions militaires françaises dans ce pays voisin du Ghana.
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