Alors que les combats et les violences se sont intensifiés la semaine passée au Mali, CARE demande aux différentes parties de faciliter l'accès au nord du pays afin que les organisations humanitaires puissent apporter une aide d’urgence aux populations.
La difficulté d'intervention pour les ONG.
« Le conflit empêche les ONG de répondre aux besoins des populations », explique Claudine Mensah Awute, directrice de CARE Mali. « Alors que la crise politique s’intensifie, les populations du nord Mali sont d’autant plus vulnérables qu’elles ont été durement touchées par la crise alimentaire de l’année passée. Nous devons agir rapidement pour leur apporter de la nourriture, des abris et de l’aide sanitaire. »
Les récents combats ont causé le déplacement de 30 000 personnes, qui viennent s’ajouter aux 344 000 Maliens qui ont déjà fui les combats l’année passée. 198 500 personnes se sont déplacées dans le pays. La plupart ont trouvé refuge dans des familles d’accueil dans le sud du Mali.
« Avec la nouvelle vague de violence, le nombre de déplacés, dont une grande partie sont des femmes et des enfants, augmente chaque jour. Dans un contexte de pauvreté et d’insécurité alimentaire, la situation est également difficile pour les familles du sud qui accueillent les déplacés. Ce système de solidarité ne va pas pouvoir continuer indéfiniment », continue Claudine Mensah Awute. « Certaines familles déplacées ont dû retirer leurs enfants de l’école afin d’économiser pour trouver une solution d’hébergement plus durable. »
Un problème alimentaire chronique.
La crise alimentaire qui a frappé le Sahel l’année passée a durement affecté les populations du Mali. Bien que le pays ait enregistré une plus grande pluviosité cette année, de nombreux champs et fermes ont été désertés du fait de la recrudescence des combats.
« Les évaluations actuelles indiquent que 660 000 enfants de moins de 5 ans sont en danger de malnutrition aiguë. Si les violences continuent et que les ONG n’ont pas la possibilité d’agir, il sera difficile pour le Mali de sortir de ce cycle de faim et de violence », s’alerte Claudine Mensah Awute.
CARE se tient prête à intervenir.
CARE a des bureaux à Ségou et Mopti, deux villes qui se situent au cœur du conflit. A Mopti, CARE a du temporairement interrompre une partie de l’aide apportée à des milliers de familles déplacées et hôtes. CARE travaille actuellement avec les autorités, des organisations locales et des agences internationales afin d’organiser une réponse rapide et efficace. CARE Mali se tient prête à distribuer de la nourriture et des biens de première nécessité tels que des couvertures, des seaux, des ustensiles de cuisine et du savon. CARE se concentrera principalement sur les familles dirigées par des femmes. CARE Niger se prépare également à répondre à un nouvel afflux de réfugiés.
CONTACT MEDIAS: Laury-Anne Bellessa, 01 53 19 89 92, bellessa@carefrance.org