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Mali: Tirs d'avertissement de l'armée contre les islamistes

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Source: Agence France-Presse
Country: Mali

01/08/2013 11:56 GMT

Par Serge DANIEL

BAMAKO, 08 jan 2013 (AFP) - L'armée malienne s'est opposée à l'arme lourde lundi et mardi près de Mopti (centre) aux groupes islamistes armés qui contrôlent le nord du pays, juste avant des discussions prévues entre le gouvernement et deux groupes rebelles.

Pour contrer les islamistes qui s'étaient rapprochés de la limite des régions du Sud encore sous contrôle gouvernemental, "l'armée malienne a effectué lundi et dans la nuit de lundi à mardi vers Kona, des tirs de sommation face à l'ennemi, qui a reculé", a indiqué une source militaire malienne.

Kona est proche de Mopti, située à environ 650 kilomètres de la capitale Bamako et qui est la dernière grande ville avant les zones sous contrôle des islamistes, des groupes armés incluant jihadistes et rebelles touareg. C'est la première fois depuis neuf mois que l'armée malienne et les groupes rebelles sont aussi proches d'un affrontement.

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) contrôlent entièrement depuis fin juin les trois régions administratives formant le nord du Mali (Kidal, Gao, Tombouctou) ainsi que des localités de la région de Mopti, dont Douentza (environ 145 km au nord-est de la ville de Mopti).

Selon des sources sécuritaires et des témoins, Aqmi, Ansar Dine et le Mujao se sont regroupés début janvier dans une localité proche de Tombouctou. Ils ont avec eux des hommes de la secte islamiste nigériane Boko Haram et ont installé une base militaire dans cette localité, Bambara Maoudé.

Un responsable de la sécurité s'est dit "très inquiète", soupçonnant les islamistes de vouloir progresser vers le sud du Mali.

Le Nord est tombé entre leurs mains et celles de rebelles touareg entre fin mars et début avril 2012, à l'issue d'une offensive de deux mois et demi contre l'armée malienne et quelques jours après un coup d'Etat militaire à Bamako, le 22 mars, qui a renversé le président Amadou Toumani Touré. Les islamistes ont ensuite évincé de leurs zones leurs ex-alliés touareg et y multiplient les exactions en prétendant imposer la charia (loi islamique) dont ils ont une interprétation rigoriste.

Discussions à Ouagadougou

Ces développements se produisent à deux jours de discussions prévues jeudi entre le gouvernement malien, Ansar Dine et la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) sous l'égide du Burkina Faso, pays médiateur régional pour la crise malienne.

Les différentes parties y avaient déjà eu de premières discussions directes le 4 décembre. Sous la pression du Burkina Faso et de l'Algérie, qui a engagé une médiation parallèle, autre pays médiateur, Ansar Dine avait annoncé fin 2012 renoncer à appliquer la charia dans tout le Mali, mais seulement dans ses zones d'influence. Il s'était engagé à prendre ses distances avec Aqmi et le Mujao en rejetant le "terrorisme", tout en se disant disposé au dialogue avec Bamako.

Mais dans un communiqué diffusé le 3 janvier, le chef d'Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, a accusé le pouvoir malien de ne pas être prêt au dialogue et a retiré son offre de cessation des hostilités, sans toutefois fermer la porte à de nouvelles discussions.

Quelques jours auparavant, dans son message de voeux à la Nation, le président malien par intérim Dioncounda Traoré avait affirmé que le Mali se préparait à faire "la guerre contre les terroristes" sans attendre des mois, et que cette guerre "se fera plus tôt qu'on ne le pense" avec l'armée malienne aux premiers rôles.

Des préparatifs sont en cours pour le déploiement d'une force internationale au Mali pour déloger les islamistes armés. Le 20 décembre, l'ONU a approuvé ce déploiement, sans préciser de calendrier mais en indiquant qu'il se fera par étapes, en prônant en parallèle un dialogue politique avec certains des groupes armés ne remettant pas en cause l'intégrité territoriale du Mali et rejetant le terrorisme.

Fin novembre, le représentant spécial de l'ONU pour le Sahel, Romano Prodi, avait estimé qu'aucune intervention ne pourrait avoir lieu avant "septembre 2013".

sd-cs/de/jlb

© 1994-2012 Agence France-Presse


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